dimanche 19 mai 2013

Homélie de la Pentecôte


Homélie de la Pentecôte 2013


Il y a Pentecôte et Pentecôte !
Et aujourd'hui, l'Esprit Saint n'a pas fini de « demeurer en nous », de surprendre l'Eglise de Jésus,
d'y intérioriser la « mémoire cordiale de ses paroles » et de 'souffler' sur le feu de l'amour qui couve sous nos cendres.

D'abord il y a biensûr ! La Pentecôte juive (la fête des 7 semaines).
Cinquante ('Pentecostès' en grec) jours après la Pâque qui célébrait la libération de l'esclavage d'Egypte, Israël faisait mémoire de l'Evénement du Sinaï :
déferlement du vent,du tonnerre, des éclairs qui secouent ce désert de monts rocheux, Voix de Yahvé qui terrifie les Hébreux,
cadre grandiose où sur l'Horeb, Moïse reçoit la Loi qui permettra à ces hordes d'esclaves en fuite de se structurer en Peuple de l'Alliance.

Tout en contraste, la Pentecôte chrétienne !
Cinquante jours après la Pâque libératrice du Christ, voici le Don de l'Esprit ! (non plus d'une Loi qui s'impose, mais de l'Esprit de Jésus)
Cela advient d'ailleurs à l'intérieur de 'la maison où se tenaient les disciples'
(sans doute, la 'salle haute', le cénacle où ils avaient vécu la dernière Cène et reçu les ultimes paroles de Jésus, et où Lui s'était montré Vivant dans la lumière de sa Pâque.)
Ils étaient là 'les Douze avec Marie, la mère de Jésus, et son clan' réunis dans l'attente priante de cette 'force d'en-haut, l'Esprit' que le Seigneur leur avait promis et dont ils avaient tellement besoin (comme nous ...)
Et soudain, leur Pentecôte !
Il y a bien sûr ! Le bruit d'un vent violent et des langues de lumière et de feu !: écho atténué de la Pentecôte juive ;  juste de quoi attrouper les badeaux ?

Mais vous l'aurez remarqué : tous les signes pour suggérer le Don de l'Esprit (et qui aujourd'hui évoqueraient ce que nous appellons 'énergies renouvelables'),
nous disent quelque chose de l'agir du Saint Esprit en nous-mêmes et dans l'Eglise :
-le vent de liberté chrétienne 'qui souffle où il veut',
-le feu de l'amour que Jésus 'a apporté sur la terre et dont il désirait tant qu'il se répande',
-la lumière de la Vérité, de la connaissance vécue de Dieu en la Personne de Jésus, 'vers laquelle                                                                                                                     nous conduit l'Esprit',
-mais aussi, l'eau de la Source de Vie qui sur la croix,avait 'jailli de son coeur blessé' d'Amour pour nous'.

Qui peut emprisonner, retenir pour lui, les énergies insaisissables du Saint Esprit ? Du dynamisme de l'Amour en Dieu lui-même ?
Nous pouvons tout juste nous offrir à son emprise.

Et c'est ce qui arrive à cet embryon d'Eglise unanime dans la prière :
-les disciples jusque là calfeutrés dans leur cénacle sortent au grand jour
-ces timorés se mettent à proclamer avec audace la Parole, la Vie, la Résurrection du Christ,
-ces Provinciaux de Galilée se font entendre dans les langues du monde,
et leur enthousiasme est tel qu'il fait dire à certains : « Ils ont bu un verre de trop !»
à 10h00 du matin !
En réalité, pour la première fois depuis les origines de l'humanité, des hommes et des femmes, d'origines si diverses 'de toutes langues et nations' reçoivent la joie de l'Unité : l'Alliance noiuvelle est nouée, l'Eglise de Jésus 'vient au monde'.