Pour la fête du 9ème anniversaire de notre paroisse et de l'église.
« Notre-Dame
d'Espérance » : pourquoi cette appellation ?
-résultat
d'une consultation des paroissiens de Louvain-la-Neuve, et sur cette
base, décision de notre évêque.
-mais
quel sens donner à cette dédicace-là ?
L'évangile
des noces de Cana (Jean, chapitre 2, 1-12) nous en dit quelque chose.
Bien sûr ! On peut s'en tenir à l’évènement brut rapporté par S.Jean. Une noce villageoise en Galilée rassemble beaucoup de monde. La mère de Jésus y est présente, sans doute à l'intendance;
Jésus
avec ses disciples y est invité ( il rejoint volontiers nos fêtes
humaines).
Or,
«le vin vient à manquer» !
Catastrophe
pour les mariés:leur fête est à l'eau ! (c'est le cas de le
dire!)
Discrète,
Marie intervient auprès de son fils...apparemment en vain !
Mais
elle tient bon dans la confiance : elle recommande aux
serveurs :
« Faites
tout ce qu'il vous dira !»
Et
de fait, Jésus répond à l'espérance de sa mère...et bien
au-delà !: 600 litres de bon vin ! De quoi rendre les
nombreux invités plus que joyeux !
L'on
comprend que beaucoup de jeunes couples choisissent cet évangile
pour la fête de leur mariage : Jésus y sera présent, Marie,
notre Dame d'Espérance aussi...et beaucoup de joie.
Mais
S.Jean le signale clairement : le geste de Jésus est un signe,
et même « le commencement des signes que Jésus a
accomplis. »
Signe
de quoi ?
Cette
fête de noces à Cana annonce l'Alliance d'amour nuptial,
irréversible, de Dieu, de Jésus avec les siens, cette Alliance qui
ne sera vraiment 'signée' que sur la croix et dans la Pâque du
Christ.
Alors,
ce sera 'l'Heure' de Jésus : dans le don total qu'il
fera de lui-même ( de la dernière Cène (avec le don de
l'Eucharistie) jusqu'à sa mort de crucifié), l'Alliance de son
Amour pour nous sera scellée pour toujours, et la surabondance de sa
Vie pourra nous combler de joie ; c'est 'l'Heure de la Gloire',
de la force radieuse de son amour pour nous.
Dès
cette Heure cruciale, l' 'eau des purifications juives'
et de la Loi de l'Alliance nouée au Sinaï dans la peur de Dieu, est
transmutée dans la joie de l'Alliance nouvelle, dans le vin nouveau
de l'évangile, pour la fête sans fin de l'Amour, de la Vie que Dieu
nous offre.
Et
à Cana comme à l'Heure de la croix, Jésus appelle sa mère, qui
tient bon dans l'espérance, 'Femme' : elle est la
Vivante, la nouvelle Ève d'une humanité ouverte désormais à la
Plénitude de la Vie avec Dieu !
Marie,
notre Dame d'Espérance !
Dans
le monde d'aujourd'hui, le vin 'vient à manquer':crise économique,
sociale, crise de culture et de repères : crise de
l'espérance !
Dans
notre histoire personnelle aussi, il arrive que la tonalité ne soit
pas à la fête.
Où
retrouver la Source d'un renouveau ?
Il
n'est pas insignifiant que notre passage d'évangile s'achève sur
cet ajout : « Jésus descendit à Capharnaüm,
avec sa mère, ses frères et les disciples » : c'est
l'embryon de l'Eglise « de ceux qui crurent en Jésus ».
C'est
la même communauté qui se retrouvera en prière dans l'attente de
la Pentecôte ! C'est sur cette Eglise-là que tombera l'Esprit
d'amour, de joie, de témoignage ; l'enthousiasme de l'Esprit
Saint qui fera dire à certains « Ils sont pleins de vin
doux ! ».Tiens, là aussi ?
C'est
en cette Eglise, si misérable soit-elle, que peut rejaillir
l'espérance dont nous avons tellement besoin.
« Vous
n'y êtes pas venus -écrit
l'auteur de la Lettre aux Hébreux (chapitre 12, 18...-24)-
comme vers la montagne du Sinaï (et l'Alliance de la Loi scellée)
« dans l'épouvante et le tremblement » ; « Vous
êtes venus vers la Jérusalem nouvelle, vers la Cité de Dieu, vers
l'Eglise des premiers-nés (des baptisés) dont les noms sont
inscrits dans les cieux ; vous êtes venus vers Jésus et son
sang répandu (sur la croix et donné dans l'Eucharistie) ; vous
êtes venus vers Dieu, vers les esprits des justes (les saints)
arrivés à leur achèvement, vers des milliers d'anges en fête. »
Mais oui, dans nos assemblées, nous sommes en communion avec les
saints et les anges eux-mêmes en leur adoration de Dieu : nos
frères et soeurs chrétiens d'Orient en sont mieux conscients que
nous.
Mesurent-ils
ceux qui se privent de l'Eucharistie, ce qui leur manque ?: « Quelle
joie -chantait le psaume 121- quelle joie quand on m'a
dit : »Allons à la maison du Seigneur ! »
Quelles
que soient dans notre histoire, les crises à traverser, les échecs,
les péchés, les deuils, les « manque de vin »,
dans la communion de l'Eglise, avec notre Dame d'Espérance, nous
pourrons toujours retrouver la Source de la Joie profonde et la fête
d'un autre A-venir.
Notre
Dame d'Espérance, priez
pour nous. Notre Dame du Christ, priez pour nous.
Abbé Raymond Thysman, Curé

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